Dominique Zinkpè

Dominique ZINKPÈ est né en 1969 à Cotonou au Bénin, où il vit et travaille. Autodidacte et polyvalent, il s’exprime par le dessin, la peinture, la sculpture, la performance et l’installation.

Tandis qu’il grandit à Abomey, capitale historique du Bénin, il est très tôt marqué par les exercices nocturnes des cérémonies de la culture animiste. Le devenir du jeune adolescent est impacté par les sons, les danses, et les oracles. La photographie n’étant pas autorisée lors des cultes, le seul moyen de capter l’âme et l’énergie des cérémonies voduns s’est révélé être le dessin. Zinkpé possède déjà un talent particulier en la matière, d’ailleurs remarqué par ses professeurs. Artiste désormais confirmé et reconnu par la scène internationale, les peintures qu’il présente sont l’agrandissement de dessins originels, sur lesquels il appose des timbres comme symbole d’une ouverture vers le monde et la créativité.

Ses sculptures sont le plus souvent constituées d’accumulations d’ibedjis, ces représentations des jumeaux décédés, appelés vodun hoxo en langue fon, auxquels les familles vouent un culte. « L’objet ibedgi même, par son esthétique, sa beauté, m’intéresse » dit Zinkpè. « Parmi l’éventail des nombreux types de sculptures qui existent en Afrique, celle-ci est l’une des rares qui n’est pas chargée et n’a pas à être désacralisée pour être introduite en Occident. Elle est directement liée à l’homme et à sa naissance. C’est devenu pour moi un matériau de travail. Les ibedjis ont une force cultuelle au Bénin bien sûr, mais aussi au Togo, au Ghana et au Nigeria. C’est une célébration de la naissance des jumeaux perdus qui permet d’apaiser la douleur des parents. Ils représentent tout un système spirituel assez beau et fort. À l’époque, j’étais à la recherche d’une idée, d’un concept, d’une matière, qui me lie intrinsèquement à ma culture, et je l’ai trouvé dans les ibedjis. »